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Pourquoi on mise sur le team ressourcing au lieu du team building... et pourquoi ça marche.

On l'a toutes et tous vécu, ce moment pénible où la surprise du collègue en charge du team building annuel s'avère... comment dire? Vraiment nulle. 

Quand tu as juste l'énergie pour un spa en silence et que tu te retrouves à faire du segway sous la pluie avec tes homologues inconnus du département voisin ou du karting parce que, bon, ils ont choisi à la majorité et que t'es la seule nana de l'équipe. Quand le moment de détente entre collègues devient plus pénible qu'une vraie journée de travail.

Le pire, c'est que c'est dur de leur en vouloir. Parce que si tu enfiles leurs chaussures deux minutes, tu te rends compte qu'il est vraiment difficile de trouver une activité qui mette tout le monde d'accord. 

Mission impossible diront certains.



Mais pas nous. 

Parce qu'on a mis le doigt sur un noeud capital. Ce noeud, c'est de se sentir obligé.e de participer à une activité qui ne nous correspond pas, alors même que cette journée est celle qui, parmi toutes les autres, devrait être placée sous le signe de la légèreté et du plaisir d'être ensemble.

Ce blogpost n'a donc pas vocation à vous aider à trouver le bon team building, mais à interroger la notion même de team building ; ce mot arrivé des États-unis dans les années 1980 (bien que le concept en lui même ait quelques décennies d'avance) qui recoupe des activités visant à renforcer les liens entre les salariés pour créer un meilleur climat de travail et, in fine, augmenter la productivité et les rendements.

Sans remettre en question le bien-fondé de l'amélioration du climat de travail, je me questionne sur la réponse qui y est apportée. Devient-on vraiment plus proche de ses collègues lorsqu'on partage un moment imposé, autour d'une activité qui nous est potentiellement pénible? Les liens humains, les affinités ne méritent-elles pas qu'on prenne soin du terreau dans lequel elles peuvent éclore naturellement?

Finissons-en avec le scénario-casino


Nous avons souvent au bout du fil des responsables RH ou event managers qui veulent une journée millimétrée, des équipes faites à l'avance pour que "les gens se mélangent" et une animation qui pousse à la participation, comme des fiches de points, des systèmes de casino, un concours inter-équipes.

Spoiler: je ne déteste rien de plus que d'être forcée de côtoyer des inconnus, de subir de la compétition dans une journée censée être détendante et de passer la journée à écouter des animateurs expliquer mille et une règles et systèmes alambiqués de comptage de points.

Généralement, dans ce cas, on commence donc par expliquer ceci à nos interlocuteurs: 

Ce qui fonctionne le mieux, c'est le jeu libre. 

D'un point de vue marketing, on se tire une balle dans le pied. On aurait tout intérêt à vendre le super-scénario-casino qui en jette à mort et a l'air riche et complet et permet d'établir un classement, etc... et coche toutes les attentes des organisateurs RH plutôt que de les effrayer avec tant de simplicité.

Mais non. Parce que ce n'est pas ce en quoi on croit. 

Alors on dit la vérité: on installe nos jeux ou on vous accueille à Proust Alors! et on facilite le contact et la prise en main. Mais on n'impose rien.

Comment ça? Les gens sont libres de participer? Et s'ils ne veulent pas? 
Et bien, ils ne font pas. Du moins, dans un premier temps. Car si l'activité imposée braque les réfractaires, la liberté de s'impliquer ou non offre une toute autre perspective, plus respectueuse et plus tentante, à vrai dire. Tout ce qu'elle requiert, c'est un peu de confiance.

Thomas aime raconter cette anecdote d'une journée à Proust Alors! :
Imaginez: nous accueillons les 60 salariés d'une entreprise, tous métiers confondus. L'organisateur vient nous faire part de ses inquiétudes: deux collègues sont installées dans le canapé du salon depuis deux heures alors que le château regorge de vie et d'activités à découvrir. Thomas l'emmène questionner ces dames au coin du feu et leur réponse est on ne peut plus claire: elle passent la meilleure journée de l'année. Parce que pour une fois, elles ont le droit de ne rien faire.

Rien faire, vraiment? 

L'argent investi dans cette journée est-il perdu? Ces deux dames qui n'ont pas participé grandement et ne se sont pas mêlées au groupe sont-elles passées à côté de la journée proposée? La réponse est non. 

D'une part, elles nous ont offert ce jour-là une masterclass en lâcher-prise mais surtout, et plus sérieusement, elles ont renforcé un lien. Pas avec les 58 autres personnes, mais celui qui les lie, elles deux, dans leur travail. La qualité vs. la quantité. 

Est-ce qu'elles se souviendront longtemps de cette journée où leur employeur leur a offert cette liberté de choisir comment occuper leur temps? Evidemment. 

Est-ce que l'objectif initial: renforcer les liens entre les salariés pour créer un meilleur climat de travail et, in fine, augmenter la productivité et les rendements, est atteint? Bien sûr. 

Car nous n'avons rien imposé mais nous avons créé un contexte favorable à l'éclosion de rapports humains naturels, un terreau fertile. Nous avons laissé tombé l'idée de builder une équipe pour un autre concept, plus à propos: ressourcer l'équipe. Et permettons ainsi à tous les participant.es de nourrir leurs élans.

Et si nous faisions confiance?




Cette démarche, comme écrit plus haut, nécessite une posture de confiance: laisser faire les gens. 
Naviguer avec sa crainte que les participant.es ne vont pas se mélanger. 
Et dans un premier temps, c'est vrai. 
Mais ensuite, ils se laisseront happer par leurs élans et les rencontres naîtrons de ces points communs qui émergeront naturellement. Ces liens-là vaudront mille fois ceux qui auraient pu naître au sein de votre quatuor de segway du jour, croyez-moi. 

Car, d'expérience, les trois musiciens qui se rassemblent autour du piano pendant que les mordus de poker découvrent notre table mystère et que les deux dames papotent encore au coin du feu, eux, auront découvert leurs collègues différemment ou renforcé les liens existants, se seront sentis souverains de leur choix et retiendront de cette journée la confiance qui leur aura été accordée.

Ça vaut le coup, non?

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Si ces mots font échos ou que vous avez envie de voir pour croire, je vous invite à découvrir Proust Alors!, notre parc d'attractions insolite qui peut accueillir des groupes jusqu'à 80 personnes, toute l'année.

Et si je prêche un.e convaincu.e, alors au nom de toutes les dames au canapé qui rêvent de se ressourcer, faites tourner cet article.

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